2. LES RACINES

 

Les racines de mon travail, je les puise chez cinq architectes d’exception.

 

• Auguste Choisy, auteur de l’Histoire de l’Architecture. La lecture de ses deux tomes à l’adolescence m’a fait aimer chaque civilisation par sa volonté de construire, sa technicité, la recherche constructive faite art, souvent dans une économie de moyens très rationnelle. Très loin des dérives d’ « enfant gâté » de certains « starchitectes » actuels où la facilité des moyens est déconnectée du réel de la société.

 

• Raymond Gleize, Grand Prix de Rome, architecte en chef de la station de Gruissan (Aude) dans le cadre de la mission Racine. Il m’a appris la mesure en architecture, mais aussi l’innovation puisée autant dans la lecture du paysage que dans l’histoire, et notamment dans l’architecture romane. Je garde aussi en mémoire sa grande souplesse conceptuelle, capable d’écritures différentes mais toujours rationnelles.

 

• Pierre Lafitte, architecte moderne, « Aalto » toulousain, auteur de nombreux logements et sièges de société (Thomson, Alcatel, Elf, La Dépêche, …).

Dans l’agence mansardée de la rue Roquelaine, j’ai acquis la conviction que la jeunesse en architecture n’avait rien à voir avec l’âge de l’architecte, mais aussi qu’il fallait savoir parfois perdre pour gagner l’honneur.

 

• Paul Chemetov, architecte du Museum d’histoire naturelle de Paris. Pendant deux ans et demi sur ce chantier de prestige, j'ai pu développer mon approche technique de l'architecture. J’ai approché la cohérence d’un discours sur l’architecture et sur la société, avec cette attention particulière à l’approche constructive rationnelle française.

 

• Fernand Pouillon. Quel grand regret de ne pas l’avoir connu ! Lui, l’aveyronnais d’adoption qui repose à 20 km de ma ville natale, le grand bâtisseur de la pierre, l’auteur des Pierres Sauvages. Durant ma période parisienne, combien de fois suis-je retourné déambuler au Point du Jour à Boulogne tout en pensant à Belcastel ?

 

Le travail de l’agence veut se situer délibérément dans cette lignée, dans le champ de l’architecture rationnelle française où le détail d’architecture est un détail de construction : l’architecture s’y veut juste, dans tous les sens du terme : juste par l’honnêteté de ses choix, juste par ses limites techniques et financières.

Dire ainsi qu’il n’y a rien de « trop », c’est se positionner au plus près de la société qui, dans les programmes que nous étudions, est peu dispendieuse.

 

Ces racines profondes poussent tous les jours, grâce aussi aux échanges avec tous les confrères croisés pour porter ensemble différents projets : Jean-Pierre Bouillaguet, « complice » de 1995 à 2010, Jean-Claude Lointier, Catherine Charles-Couderc, Benoist Ragonneau et Jean-Marc Mérigeaux, Thierry Cauty et Jacques Laparra, Jacques Puissant.

 

LA DEMARCHE

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